Compte-rendu de la première AG inter-universités du site toulousain 19/1/08 20h-22h salle du Sénéchal
Sur l'initiative (non syndicale) d'un groupe d'enseignants-chercheurs de l'Institut d'Etudes Politiques (IEP) de Toulouse, s'est tenue lundi soir 19 janvier 09 une AG de l'ensemble des institutions toulousaines d'enseignement universitaire et de recherche. Une petite centaine de personnes étaient présentes. Une enseignante de l'IEP a brièvement rappelé les principales dispositions du projet de décret réformant le statut des enseignants-chercheurs, ses tenants et ses aboutissants. Elle a notamment souligné que ce décret signifiait, à terme, la fin du statut de fonctionnaire d'Etat des enseignants-chercheurs et qu'il conduisait au déclin d'une recherche indépendante. Puis la parole a été donnée à la salle : plusieurs interventions ont permis d'évoquer la question du CNRS, de la mastérisation, des personnels BIATOS (notamment en bibliothèque), des doctorants et précaires.
Les éléments rédigés ci-dessous par les organisateurs ne sont ni exhaustifs, ni représentatifs, ils sont ici mentionnés pour servir les AG du 20/1 et l’information de tous :
Les dernières réformes reposent sur une politique gouvernementale sans précédent de réduction des postes et des crédits affectés à l’enseignement supérieur et à la recherche.
La précarisation du personnel administratif, d’enseignement et de recherche non statutaires remet en cause le cadre national et le statut de fonctionnaire à tous les niveaux de l’enseignement supérieur, depuis les catégories B et C de personnel administratif jusqu’aux enseignants-chercheurs.
Depuis plusieurs années déjà, le fonctionnement ordinaire de l’enseignement supérieur repose sur le travail de milliers de précaires en dehors de toute légalité, certains d’entre eux vivent en dessous du seuil de pauvreté. Derrière un « immense silence », cette précarisation et cette paupérisation des emplois publics les moins qualifiés doit être dénoncées comme scandaleuses. Parmi les arguments rarement cités ailleurs, on rappelle que l’emploi public contribue de manière essentielle à la mobilité et à l’intégration sociales, à la cohésion nationale.
Le décret réformant le statut des enseignants-chercheurs vise ainsi une augmentation considérable des heures d’enseignement et des responsabilités administratives des enseignants-chercheurs statutaires, mais aussi des PRAG et autres personnels contribuant à l’enseignement.
Le décret menace directement la liberté universitaire et la liberté de la recherche qui est non seulement une condition de la démocratie mais encore une condition des découvertes et du progrès de la connaissance, de l’innovation économiquement productive. Face au mépris affiché, les personnels de l’Université défendent aujourd’hui leur dignité professionnelle et exigent l’arrêt définitif des politiques de dénigrements de leurs responsabilités tant sociales, qu’économiques et citoyennes. Il est souligné le caractère idéologique de la politique gouvernementale qui ne menace pas tant les enseignants-chercheurs français que la formation des générations futures et l’avenir, y compris économique, de la France. On indique notamment le « gâchis financier » pour la France, victime d’une « hémorragie » de matière grise puisque ses docteurs partent désormais massivement à l’étranger, après leur coûteuse formation doctorale en France, faute d’y trouver un emploi décent. A l’INSERM, on officialise l’allongement considérable de l’entrée dans la carrière pour les plus jeunes chercheurs dont nous sommes tout particulièrement solidaires ; les EC n’oublient pas qu’ils ont tous été doctorants.
La mise en concurrence des personnels et des enseignants-chercheurs entre-eux met en cause le caractère collectif au fondement même de la recherche comme il menace les efforts de coordination des équipes pédagogiques.
La recherche n’évolue jamais de manière linéaire ou prévisible. Les activités de recherches parfois considérées comme secondaires voire marginales produisent régulièrement les futurs prix Nobel. Les travaux des chercheurs ne peuvent être évalués sur la base d’une échelle unique, il n’existe pas une première, une seconde et une énième division en matière de recherche scientifique.
L’évaluation localiste et individualisée des personnels par le chef d’établissement apparaît plus que jamais inacceptable. Le recours, dérisoirement octroyé par la ministre, après deux évaluations positive d’un EC par le CNU relève surtout du maquillage grossier et révèle bel et bien la reconnaissance gouvernementale de l’arbitraire et du clientélisme dans les universités.
Le projet de décret modifié réduit toujours l’enseignement au rang déprécié de variable d’ajustement. Or, l’irrigation de l’enseignement universitaire par la recherche détermine sa qualité distinctive dans tous les pays développés.
En dehors de l’officialisation du clientélisme, il ne consacre guère une véritable autonomie des universités, l’autonomie octroyée consiste surtout à « confier aux universitaires eux-mêmes la gestion de la pénurie ». Un chef d’établissement souligne fortement que le ministère pilotera les universités à distance en allouant le niveau de crédits en fonction du niveau de réalisation des indicateurs, par ailleurs hautement critiquables dont Shangaï, ce qui n’offrira pratiquement aucune marge de manœuvre au chef d’établissement le mieux intentionné contraint bon gré mal gré d’appliquer une politique qu’il n’a aucunement choisie.
Les luttes présentes et à venir doivent faire converger l’ensemble du service public de l’enseignement et les personnels de l’université sont solidaires de leurs collègues du primaire et du secondaire. Diverses modalités d’actions sont votées, plusieurs collègues présents souhaitent une orientation non plus défensive mais désormais offensive du mouvement qui doit convaincre les étudiants et les opinions publiques.
L’AG inter-universités du site toulousain ne se substitue en aucun cas aux AG de chacune des universités dont elle se veut complémentaire, il s’agit de créer en quelque sorte l’université de Toulouse réelle ou par le bas, un « PRES de base ». Une représentante de l’AG du site est désignée pour la coordination nationale à Paris jeudi 22/1. Une nouvelle AG de site sera donc organisée le 29 janvier par 3 représentants, un par université. Une commission de préparation des motions est désignée.
Sur l'initiative (non syndicale) d'un groupe d'enseignants-chercheurs de l'Institut d'Etudes Politiques (IEP) de Toulouse, s'est tenue lundi soir 19 janvier 09 une AG de l'ensemble des institutions toulousaines d'enseignement universitaire et de recherche. Une petite centaine de personnes étaient présentes. Une enseignante de l'IEP a brièvement rappelé les principales dispositions du projet de décret réformant le statut des enseignants-chercheurs, ses tenants et ses aboutissants. Elle a notamment souligné que ce décret signifiait, à terme, la fin du statut de fonctionnaire d'Etat des enseignants-chercheurs et qu'il conduisait au déclin d'une recherche indépendante. Puis la parole a été donnée à la salle : plusieurs interventions ont permis d'évoquer la question du CNRS, de la mastérisation, des personnels BIATOS (notamment en bibliothèque), des doctorants et précaires.
Les éléments rédigés ci-dessous par les organisateurs ne sont ni exhaustifs, ni représentatifs, ils sont ici mentionnés pour servir les AG du 20/1 et l’information de tous :
Les dernières réformes reposent sur une politique gouvernementale sans précédent de réduction des postes et des crédits affectés à l’enseignement supérieur et à la recherche.
La précarisation du personnel administratif, d’enseignement et de recherche non statutaires remet en cause le cadre national et le statut de fonctionnaire à tous les niveaux de l’enseignement supérieur, depuis les catégories B et C de personnel administratif jusqu’aux enseignants-chercheurs.
Depuis plusieurs années déjà, le fonctionnement ordinaire de l’enseignement supérieur repose sur le travail de milliers de précaires en dehors de toute légalité, certains d’entre eux vivent en dessous du seuil de pauvreté. Derrière un « immense silence », cette précarisation et cette paupérisation des emplois publics les moins qualifiés doit être dénoncées comme scandaleuses. Parmi les arguments rarement cités ailleurs, on rappelle que l’emploi public contribue de manière essentielle à la mobilité et à l’intégration sociales, à la cohésion nationale.
Le décret réformant le statut des enseignants-chercheurs vise ainsi une augmentation considérable des heures d’enseignement et des responsabilités administratives des enseignants-chercheurs statutaires, mais aussi des PRAG et autres personnels contribuant à l’enseignement.
Le décret menace directement la liberté universitaire et la liberté de la recherche qui est non seulement une condition de la démocratie mais encore une condition des découvertes et du progrès de la connaissance, de l’innovation économiquement productive. Face au mépris affiché, les personnels de l’Université défendent aujourd’hui leur dignité professionnelle et exigent l’arrêt définitif des politiques de dénigrements de leurs responsabilités tant sociales, qu’économiques et citoyennes. Il est souligné le caractère idéologique de la politique gouvernementale qui ne menace pas tant les enseignants-chercheurs français que la formation des générations futures et l’avenir, y compris économique, de la France. On indique notamment le « gâchis financier » pour la France, victime d’une « hémorragie » de matière grise puisque ses docteurs partent désormais massivement à l’étranger, après leur coûteuse formation doctorale en France, faute d’y trouver un emploi décent. A l’INSERM, on officialise l’allongement considérable de l’entrée dans la carrière pour les plus jeunes chercheurs dont nous sommes tout particulièrement solidaires ; les EC n’oublient pas qu’ils ont tous été doctorants.
La mise en concurrence des personnels et des enseignants-chercheurs entre-eux met en cause le caractère collectif au fondement même de la recherche comme il menace les efforts de coordination des équipes pédagogiques.
La recherche n’évolue jamais de manière linéaire ou prévisible. Les activités de recherches parfois considérées comme secondaires voire marginales produisent régulièrement les futurs prix Nobel. Les travaux des chercheurs ne peuvent être évalués sur la base d’une échelle unique, il n’existe pas une première, une seconde et une énième division en matière de recherche scientifique.
L’évaluation localiste et individualisée des personnels par le chef d’établissement apparaît plus que jamais inacceptable. Le recours, dérisoirement octroyé par la ministre, après deux évaluations positive d’un EC par le CNU relève surtout du maquillage grossier et révèle bel et bien la reconnaissance gouvernementale de l’arbitraire et du clientélisme dans les universités.
Le projet de décret modifié réduit toujours l’enseignement au rang déprécié de variable d’ajustement. Or, l’irrigation de l’enseignement universitaire par la recherche détermine sa qualité distinctive dans tous les pays développés.
En dehors de l’officialisation du clientélisme, il ne consacre guère une véritable autonomie des universités, l’autonomie octroyée consiste surtout à « confier aux universitaires eux-mêmes la gestion de la pénurie ». Un chef d’établissement souligne fortement que le ministère pilotera les universités à distance en allouant le niveau de crédits en fonction du niveau de réalisation des indicateurs, par ailleurs hautement critiquables dont Shangaï, ce qui n’offrira pratiquement aucune marge de manœuvre au chef d’établissement le mieux intentionné contraint bon gré mal gré d’appliquer une politique qu’il n’a aucunement choisie.
Les luttes présentes et à venir doivent faire converger l’ensemble du service public de l’enseignement et les personnels de l’université sont solidaires de leurs collègues du primaire et du secondaire. Diverses modalités d’actions sont votées, plusieurs collègues présents souhaitent une orientation non plus défensive mais désormais offensive du mouvement qui doit convaincre les étudiants et les opinions publiques.
L’AG inter-universités du site toulousain ne se substitue en aucun cas aux AG de chacune des universités dont elle se veut complémentaire, il s’agit de créer en quelque sorte l’université de Toulouse réelle ou par le bas, un « PRES de base ». Une représentante de l’AG du site est désignée pour la coordination nationale à Paris jeudi 22/1. Une nouvelle AG de site sera donc organisée le 29 janvier par 3 représentants, un par université. Une commission de préparation des motions est désignée.
Actions votées par l’AG :
La rétention des notes d’examen du premier semestre.
La grève interprofessionnelle du 29 janvier
Une AG de site le 29 janvier
La tenue de réunions d’information à destination des étudiants.
La grève administrative à préciser
L’organisation d’actions symboliques.
Désignation d’un représentant pour l’AG à Paris
Création de groupes de prospective et de veille interuniversités toulousaine : enseignement et recherche en Europe : rattraper le retard français, réforme du CNRS, doctorants, actions symboliques…