vendredi 27 mars 2009

Le point sur l'état de la mobilisation

La mobilisation au 26 mars

RÉGION PARISIENNE
PARIS-III. « Il ne s'est pas passé grand-chose aujourd'hui sur le campus. Onest actifs à l'extérieur, comme l'occupation de la Sorbonne », indique Valérie Robert, membre du comité de mobilisation de Paris-III Sorbonne-Nouvelle. Elle ajoute : « Le site de Censier est toujours bloqué.Les cours qui se tiennent sont ceux pour la préparation de concours,formation continue et master pro. » La prochaine AG est prévue pour le mardi31 mars 2009. La présidence de l'université n'a pas souhaité communiquer surle sujet.
PARIS-VIII. Une AG a, pour la première fois, voté le blocage de l'université
Paris-VIII Vincennes-Saint-Denis, indique le président de l'université,Pascal Binczak. Ce dernier ajoute qu'il « s'agit d'une mobilisation sansprécédent depuis le début du mouvement ». Il précise que « le blocage a ététemporaire, mais c'est le premier depuis huit semaines ». De plus, Pascal Binczak, évoque la « profonde émotion parmi les étudiants de Paris-VIII suite aux événements de mercredi survenus à l'université Paris-XII Val-de-Marne [lors desquels une altercation entre la présidente del'université et certains étudiants et enseignants aurait eu lieu] ».
PARIS-X. Une journée d'action baptisée « le printemps des colères » étaitorganisée aujourd'hui sur le campus de Paris-Ouest Nanterre La Défense(Paris-X), avec des conférences alternatives. « Elles ont réuni entre 150 et200 personnes », selon Anissa, porte-parole de l'Unef. La dernière assembléegénérale, qui s'est tenue lundi en présence de 350 personnes, a reconduit leblocage pour toute la semaine. La prochaine aura lieu mardi. « Dans les UFRlettres et SHS, la grande majorité des cours sont annulés. En économie, toutsemble normal, tandis que la situation est mitigée en droit et sciencespolitiques, avec la moitié des cours assurés », constate-t-elle.
PARIS-XII. Une AG a réuni environ 150 personnes, jeudi 26 mars, selon unmembre du Snesup. « La mobilisation continue, la détermination ne faiblitpas. De nouveaux ralliements ont eu lieu, comme l'UFR de sciences del'éducation » selon le Snesup. Il précise que deux journées de blocage «d'un bâtiment de Paris-XII » sont prévues les 1er et 2 avril. Au cours del'AG, « le principe d'une action visible sur le campus par jour » aégalement été voté. Des solutions pour « sauver » le second semestre sontenvisagées, la situation étant différente d'une UFR à l'autre.
PARIS-XIII. « La situation est à la reprise, mais il y a encore desperturbations en droit, en lettres et à l'Institut Galilée (départementinformatique) », déclare à l'AEF Jean-Loup Salzmann, président de Paris-XIII. Il fait état de « deux points durs » à l'IUT de Villetaneuse eninformatique et en GEA (gestion des entreprises et des administrations), oùles cours « n'ont pas lieu ». Dans ces cas, « nous sommes inquiets pour lavalidation du semestre », précise le président.

OUEST ET CENTRE
LE HAVRE. L'assemblée générale qui s'est tenue dans l'après-midi àl'université du Havre a voté la reconduction de la grève jusqu'à lundi : 240personnes ont voté pour, 60 contre, une vingtaine se sont abstenues et plusd'une centaine de participants n'ont pas pris part au vote. Seuls unevingtaine d'enseignants participaient à l'AG. En revanche, sur la questiondu blocage, l'AG a opté pour un blocage ponctuel mis en place les jours demobilisation. Les cours devraient pouvoir reprendre demain dans desconditions relativement « normales » avec le retour des tables et chaisesdans les bâtiments. La prochaine AG est prévue pour le lundi 30 mars 2009.
CAEN. Le blocage voté en AG mardi a été effectivement mis en place dans deuxbâtiments du campus 1, principal site de l'université de Caen. Ces blocagesimpactent le fonctionnement des UFR de sciences de l'homme, de languesvivantes étrangères, mais également les UFR d'histoire, de psychologie etbiologie. Ces bâtiments occupés jours et nuits par une centaine d'étudiantsont fait l'objet d'une fermeture administrative décidée par la présidente del'université, mercredi 25 mars dans la matinée. Aujourd'hui, l'UFR de droitfonctionne quasi-normalement à l'exception de la banalisation des cours, lesjours de mobilisation. L'IAE, les UFR d'économie, de pharmacie, de médecineet de sciences fonctionnent dans des conditions normales. Les cours restentsuspendus à l'UFR de Staps et à l'UFR de géographie. L'UFR de géographie atoutefois prévu une reprise des cours pour la rentrée des vacances dePâques, soit à partir du 20 avril 2009. La présidence de l'université aannoncé en outre aujourd'hui la suppression du carnaval étudiant prévu le 2avril.
ROUEN. Le projet de « nuit de l'université » prévu ce soir, jeudi 26 mars,dans les locaux de l'UFR de lettres a été maintenu, avec au programme laprojection d'un film, un débat et une retraite aux flambeaux. Lesorganisateurs, l'Unef et le Snesup attendent 100 à 200 personnes. Aucune UFRn'est aujourd'hui bloquée à Rouen et l'organisation des cours resteconditionnée par la grève des enseignants. L'UFR de sciences seraitaujourd'hui la plus impactée par ces grèves. La prochaine AG est prévue pourlundi prochain.
BREST. La présidence de l'UBO (université de Bretagne-Occidentale) a décidéen fin de matinée d'évacuer les lieux où se déroule le colloque de la CPU,suite à l'occupation des locaux par une petite centaine d'étudiant. Unrassemblement étudiant était également organisé à 14 heures à Brest, placede la Liberté ; moins d'une centaine de personnes étaient présentes. Laprochaine AG étudiante aura lieu lundi prochain à 13 heures.
RENNES. À l'université Rennes-II Haute-Bretagne, une AG étudiante a réuniaujourd'hui environ 800 étudiants : « Depuis qu'il n'y a plus de blocagetotal, pas mal d'étudiants sont en quelque sorte rassurés, et ne viennentplus aux AG », explique une responsable de l'Unef. Lundi prochain, lors dela prochaine AG, la question du blocage sera à nouveau posée. En fin dematinée, environ 600 étudiants ont manifesté dans le calme à Rennes. Ilsétaient 500 selon la préfecture.
NANTES. Une manifestation étudiante a réuni cet après-midi à Nantes entre200 et 300 personnes selon l'Unef (200 au plus fort de la manifestation,selon la police). En fin de manifestation, des étudiants ont jeté de lapeinture sur la présidence de l'université. À l'université de Nantes, leblocus se poursuit en lettres et sciences humaines et en Staps. La prochaineAG de l'UFR lettres est prévue mardi prochain.
LE MANS. Un rassemblement de plus de 200 personnes, selon le Snesup,(personnels et étudiants de l'université du Maine) a été organisé ce matin àla maison de l'université. Lors de ce rassemblement, une cinquantaine depersonnels de l'université ont remis une lettre commune de démission. Cespersonnels assurent des fonctions administratives et pédagogiques(responsables d'année, responsables de jury, de diplômes, etc.). Parmi lesdémissionnaires figure le vice-président du CA de l'université, Rachid El Guerjouma, qui démissionne de ses fonctions pédagogiques. À l'université duMaine, enseignants et étudiants se mobilisent également depuis que Samuel,un étudiant camerounais de master 2, a été renvoyé dans son pays, le 19 marsdernier, son titre de séjour n'ayant pas été renouvelé. Une manifestationétudiante était prévue à 13 heures aujourd'hui. Vers 15 heures, une centained'étudiants ont envahi le hall de la CCI (chambre de commerce etd'industrie), place de la République, au Mans. Cette occupation avait pourbut d'affirmer que « l'université n'est pas une marchandise ». Après avoirinvesti les rails de la gare du Mans, les étudiants se sont rendus dans lesquatre lycées du centre-ville.
TOURS. Le site des Tanneurs (SHS, langues, lettres, arts) de l'universitéFrançois-Rabelais est toujours bloqué. Presque aucun cours ne peut avoirlieu. « Depuis deux soirs, une quarantaine d'étudiants occupent les locauxla nuit », affirme la présidence, qui essaie « depuis hier, de mettre enplace les cours sur les autres sites ». Hier, une assemblée généraled'environ 500 personnes a reconduit le blocage (285 pour, 208 contre, 80absentions). « La prochaine assemblée aura lieu mardi prochain », assure Camille, la porte-parole de l'Unef.
ORLÉANS. Les facultés des sciences, lettres, Staps et la majorité de l'IUTde l'université d'Orléans sont toujours bloqués, constate la présidence. «Le président a convoqué l'assemblée des trois conseils lundi après-midi afinde discuter de la situation. » Par ailleurs, une assemblée générale doit setenir demain et décider de la poursuite du mouvement, indique laporte-parole de l'Unef. Une manifestation sera organisée ce soir aucentre-ville.

GRAND SUD-OUEST
BORDEAUX. 750 étudiants et enseignants-chercheurs se sont réunis ce jeudi 26mars 2009 dans le centre-ville de Bordeaux, indique la préfecture. Ilsétaient environ autant mardi dernier, contre un millier ou plus lors desprécédents rassemblements.Depuis le 25 mars 2009, deux des quatre universités bordelaises sont fermées(Bordeaux-I et Bordeaux-IV Montesquieu). Les deux autres connaissent desblocages : blocage total jusqu'à l'assemblée générale du lundi 30 mars, àBordeaux-III Michel-de-Montaigne et blocage des bâtiments d'enseignement dessciences de l'homme renouvelé jusqu'à mardi 31 mars, à Bordeaux-IIVictor-Segalen.La présidence de Bordeaux-I a lancé mercredi 25 mars à 16h une consultationélectronique auprès des étudiants au sujet du blocage voté en assembléegénérale. Les résultats de cette consultation, déclarée à la Cnil, serontannoncés vendredi 27 mars, après la clôture, prévue à 14h. De son côté, leprésident de Bordeaux-IV annonce qu' « un référendum associant les étudiantset les personnels du site de Pessac, et portant sur le blocage du site seraorganisé dans le courant de la semaine du 30 mars ».Quand à l'organisation des enseignements et examens à l'issue de cemouvement, à Bordeaux-III, le Cevu du 24 mars a adopté un texte indiquantque « les diplômes seront délivrés après l'organisation d'une période decours différés permettant d'assurer un minimum des deux tiers des coursprévus initialement en présentiel. La première session serait organiséeavant le 30 juin et la 2ème session à partir du 1er septembre ». Et levice-président du Cevu de Bordeaux-III, Olivier Laügt, ajoute : « Nous avonsdeux semaines normales fin janvier. [Š] On ne bradera rien. Il nous faudraau moins deux tiers des cours, ce qui fait huit semaines, pour pouvoirassurer le service des examens. [Š] La disparité de situation selon lesspécialités rend les choses encore plus difficiles à gérer.² Le sujet doitêtre abordé ce vendredi 27 mars par le conseil d'administration.À Bordeaux-II, Nicole Rascle, vice-présidente du Cevu, indique : « Lasituation est contrastée selon les spécialités. Il est question de rattraperles cours, pas totalement peut-être, et sous diverses formes. Nous en sommesà une semaine et demi de blocage, s'il s'arrête mardi prochain [31 mars2009], rien ne sera vraiment perdu et le rattrapage par regroupementd'enseignements ne sera peut-être pas nécessaire. Pour le moment, rien n'aété modifié quand aux dates d'examen.²
LIMOGES. À Limoges aujourd'hui, une manifestation « a réuni peu de monde,peut-être 200 ou 300 personnes, qui sont parties avec quelques étudiants dela fac de lettre avant de faire le tour des lycées », indique CyrilleRougier, doctorant et chargé de cours non syndiqué. Il ajoute que « leblocage de l'université voté le 23 mars 2009 par une assemblée d'environ 200personnes a été reconduit massivement mercredi 25 mars par un nombre departicipants plus important. Mais le blocage ne concernera que les journéesd'actions, locales, nationales, comme celle de ce vendredi décidéelocalement ».
POITIERS. Ce jeudi 26 mars, dans la matinée, une assemblée de « plusieurscentaines d'étudiants a voté la reconduite » du blocage partiel adopté lapremière fois le 17 mars. Les cours reprennent partiellement, UFR après UFR,depuis dix jours indiquent des représentants des étudiants, des enseignantset de la présidence. « Il semble que le mouvement se radicalise », indiquele service communication qui ajoute : « Après cette AG, environ 150étudiants ont investi le hall du bâtiment de la présidence. Mardi [24 mars],une réunion a eu lieu avec l'équipe présidentielle au sujet del'organisation du rattrapage, mais cette démarche est bloquée, vu lasituation ».
PAU. À Pau, « l'assemblée générale a levé le blocage [remis en place le 17mars après avoir été levé une première fois] à 822 voix pour le déblocage,696 contre et 46 abstentions », indique la présidence de l'université de Pauet des pays de l'Adour, qui précise qu'une réflexion est en cours au sujetdes modalités de rattrapage des cours. La prochaine assemblée généraleétudiante est prévue mardi 31 mars à 13h.
TOULOUSE. Les étudiants étaient peu nombreux à manifester sur la place du Capitole, à Toulouse, jeudi 26 mars 2009 ; syndicats étudiants et service depolice annoncent 250 personnes. « Les syndicats n'avaient pas appelé àmanifester », explique Ludivine Labbé, présidente de l'Unef Toulouse. La prochaine manifestation toulousaine est annoncée pour jeudi 2 avril. À Toulouse-I, l'AG d'aujourd'hui réunissant « entre 150 et 250 » étudiants,selon les chiffres de la présidence de Toulouse-I ou du comité demobilisation, a décidé du blocage de l'établissement par 91 voix pour, 45absentions et « un peu moins d'une trentaine de contre », selon Grégoire du« comité de mobilisation d'UT1 ». « Le blocage a été voté à une largemajorité puisqu'en cas de vote, les absentions se comptabilisent comme desvotes pour », explique l'étudiant. Un coup de téléphone anonyme annonçantune alerte à la bombe et un appel du secrétariat général de Toulouse-II LeMirail mentionnant la venue d'un groupe d'étudiants « agités » encentre-ville, ont décidé Bruno Sire, président de Toulouse-I, à fermer administrativement l'établissement pour l'après-midi. Une nouvelle AG des étudiants est prévue vendredi 27 mars.« Les étudiants du Mirail n'étaient pas à la manif mais ils n'étaient pasnon plus en AG », regrette Jef, porte-parole de l'Aget-FSE de Toulouse-II LeMirail, jeudi 26 mars 2009 qui évoque la présence de « 200 étudiants ». «Nous avions prévu de discuter des thèmes politiques, comme la loi LRU, maisça ne doit pas être assez racoleur. Ce n'est pas un essoufflement dumouvement mais peut-être sommes-nous moins performants car plus fatigués »,assure-t-il. La prochaine AG de mardi 31 mars devrait décider de lapoursuite ou non du blocage de l'université.« 700 personnes dont une vingtaine d'enseignants-chercheurs de Toulouse-III(Paul-Sabatier) ont voté le blocage total suite au constat d'échec du blocage partiel mis en place depuis lundi », indique Émile, membre du «comité UPS en lutte », jeudi 26 mars 2009. Depuis le 23 mars, étudiants,personnels et présidence d'université s'étaient accordés pour mettre enplace un blocage partiel avec cours le matin et fermeture du campusl'après-midi. « Seule une trentaine de personnes étaient totalement contrele blocage mais les résultats ont été serrés entre les étudiants favorablesau blocage partiel et ceux pour le blocage total », explique l'étudiant quidénonce la tenue des cours l'après-midi. « Les profs ne jouent pas le jeu dela mobilisation. Peut-être ont-ils peur d'aller trop loin et de pénaliserles étudiants », s'interroge Émile. « Mais pour nous ce n'est pas la fin dela mobilisation, nous irons jusqu'au bout. » Le comité de mobilisationannonce la réinstallation des « montagnes de tables et de chaises dès cesoir et des piquets de grève dès demain matin ».

GRAND SUD-EST
MONTPELLIER. « Notre programme d'action ne comportait pas d'appel àmanifester aujourd'hui », rapporte Tina Biard, présidente de l'Unef Montpellier, jeudi 26 mars 2009 « mais nous nous sommes inscrits dans lesactions menées par Montpellier-II, notamment sur la place de la Comédie deMontpellier ». La prochaine manifestation est prévue le 2 avril.« Une vingtaine d'étudiants est restée toute la journée et a occupé lesbureaux de l'équipe de direction. On est sur une guerre des nerfs », indiqueNoëlle Carbona, secrétaire générale de Montpellier-II. « Un petit nombred'étudiants fait le pied de grue ce soir mais nous allons mettre un vigiletoute la nuit pour surveiller les amphis. » Selon elle, ce blocage del'administration fait suite à l'AG des étudiants qui a rassemblé moins d'unecentaine de personnes et à celle de la centaine de personnels. Les étudiantsont également bloqué le Cevu qui devait se tenir cet après-midi. Il nedevrait pas pouvoir bloquer le CA de demain vendredi 27 mars, comme ilsl'avaient prévu car la présidence a décidé de le délocaliser. Concernant lerattrapage des cours, Noëlle Carbona évoque une « situation très diverseselon les départements, notamment à la fac des sciences ». « Visiblement,l'IUT de Montpellier a récupéré les cours et les examens vont avoir lieunormalement, précise-t-elle. Mais nous n'avons encore eu aucune demande dela faculté des sciences. »« L'université Montpellier-III Paul-Valéry est débloquée », annonce TinaBiard, présidente de l'Unef Montpellier. « Les cours reprennent dès demain[vendredi 27 mars] », annonce également la présidence. Lors de l'AG, 563étudiants se sont prononcés contre le blocage et 407 pour. Ces résultatsconfirment la consultation électronique des 19 et 20 mars en faveur d'undéblocage de l'université. « Aujourd'hui, il y avait une crise à Paul-Valéryet pour qu'on sorte de cette crise, il fallait débloquer », analyse TinaBiard qui précise aussitôt que « la mobilisation continue ». « Nous allonsmaintenant retourner en cours, pouvoir informer les étudiants qui ne sontplus venus sur le campus depuis plusieurs semaines et lancer des appels àmanifester », envisage la présidente de l'Unef Montpellier. Le conseild'administration abordera demain la question des examens et des rattrapagesde cours. « L'Unef sera intransigeante sur deux points, prévient Tina Biard: il ne faut pas qu'il y ait une session unique de rattrapage, ni qu'il yait de dépassement sur le mois de juillet car de nombreux étudiants ont déjàprévu de travailler. »
PERPIGNAN. Le conseil d'administration de l'UPVD (université Perpignan ViaDomitia) a voté une délibération demandant « expressément au président deremettre en marche l'université par tous les moyens », indique BrigitteChemarin, directrice de cabinet de l'UPVD, jeudi 26 mars 2009. « Les activités d'enseignement vont reprendre normalement sur le campus à partirdu lundi 30 mars, comme l'avait annoncé Jean Benkhelil, président de l'UPVD,et suite à la consultation électronique menée le 17 mars. Le CA a vouluvoter cette décision, notamment sur l'insistance des élus étudiants »,rapporte Brigitte Chemarin. « Le problème que l'on rencontre est que lematériel d'enseignement est enfermé dans un amphi occupé par cinq ou sixétudiants. Le président va vouloir négocier pour que les enseignantspuissent reprendre leur cours », précise-t-elle. La directrice de cabinetrappelle qu'en 2007, face à une situation similaire, « lesenseignants-chercheurs étaient eux-mêmes allés chercher les tables et leschaises ». Le bureau de l'équipe de direction de l'UPVD devrait réfléchirlundi 30 mars à la tenue des examens. Une session en septembre et unrattrapage des cours pendant les vacances scolaires seront évoqués. Parailleurs, le comité de mobilisation étudiant appelle à une manifestationnocturne, ce soir, à partir de 21 heures.
AIX-MARSEILLE. Environ 600 à 700 enseignants-chercheurs, personnels desuniversités et étudiants, ont manifesté à Marseille, jeudi 26 mars 2009, duVieux-Port à la faculté Saint-Charles (université de Provence,Aix-Marseille-I), a constaté l'AEF. Le parcours a été modifié lorsque desétudiants ont décidé de rejoindre une petite cinquantaine de salariés de laréparation navale qui manifestaient devant la Chambre de commerce etd'industrie, sur La Canebière. 60 à 70 jeunes ont brièvement occupé lebalcon de la CCI en scandant quelques slogans et en appelant à « laconvergence des luttes vers la grève générale ».Dans le cortège figuraient les banderoles de l'Unef, SolidairesSud-Étudiant, la FSU, les IUT de Saint-Jérôme et de Marseille, les campus deSaint-Jérôme et de Luminy, l'IUFM d'Aix-Marseille et l'Union des étudiantscommunistes.Le défilé devait être suivi d'une AG interprofessionnelle sur le site de lafaculté, qui a été bloqué pendant deux heures en début de matinée àl'initiative du comité de mobilisation. Hier, une AG de 400 personnes àSaint-Charles a reconduit la grève jusqu'à lundi 30 mars, date de laprochaine AG.Des cours hors les murs étaient aussi organisés aujourd'hui, sous la formed'un circuit à la basilique Notre-Dame de la Garde et d'unevisite-conférence au musée de la Vieille-Charité.Sur le campus Saint-Jérôme (universités de Provence et Paul-Cézanne), l'AGdu lundi 23 mars a décidé de procéder rapidement à une consultation de tousles personnels sur les effets des réformes en cours dans l'enseignementsupérieur et la recherche, et les modalités d'action à entreprendre, indiquele comité de mobilisation.Lundi 30 mars, les responsables de licences de sciences de l'université deProvence réuniront les étudiants et les enseignants pour débattre del'impact du mouvement sur l'avenir du semestre et de la poursuite de lagrève. Une décision sera soumise au vote en AG.
AVIGNON. La mobilisation apparaît toujours aussi soutenue à l'universitéd'Avignon et des Pays de Vaucluse, où les travaux dirigés et les coursmagistraux d'amphithéâtre n'ont pas eu lieu depuis huit semaines. Hier,mercredi 25 mars, une AG a réuni plus de 1 500 personnes réparties entrequatre amphithéâtres sur le site principal de l'université, reliés parvidéo-conférence, selon Sud-Éducation. Le record historique de participationen AG est battu pour la troisième fois, croit savoir le syndicat.La « reprise totale des cours » a été rejetée à « une très large majorité »dans un vote à main levée. Le « blocage total des cours » a été adopté dansun vote à bulletins secrets « à une très nette majorité des 1 536 suffragesexprimés », indique Sud-Éducation.Aujourd'hui, le comité de mobilisation a procédé à un enterrement symboliquede l'université et porté ses cendres en convoi funéraire pour les jeter dansle Rhône depuis le pont d'Avignon. 200 personnes composaient le cortège.Interrogé par l'AEF sur la validation du semestre, le vice-président duCevu, Samuel Priso-Essawe, indique qu'il a été « demandé aux équipes deformation de revoir les programmes et réorganiser les connaissances àtransmettre sur un temps plus réduit, en passant par exemple de 30 heures decours à 10 ou 12 heures. Mais nous allons bientôt arriver à un point où ilsera difficile d'évaluer décemment des connaissances qui n'ont pas ététransmises car les étudiants n'auront au que 3 ou 4 heures de cours ».En théorie, le semestre, qui se termine fin mai, comporte encore quatresemaines de cours, entrecoupées de deux semaines de congés. La réflexion esten cours pour exploiter différemment les mois de mai à juillet, mais « enjuillet, il y a des étudiants partis, d'autres qui travaillent ou doiventlibérer leurs chambres », remarque Samuel Priso-Essawe.
GRENOBLE. Pas « d'actions coups-de-poing » aujourd'hui 26 mars comme celaavait été annoncé par la présidente de l'Unef, Marie-Charlotte Pierre, mardidernier. « Il y a eu des blocages au niveau de l'IEP et de la galerie desamphis de l'université Pierre-Mendès-France (Grenoble-II) mais ils n'ont pastenu », précise la présidente de l'Unef Grenoble. Les tables et chaises, quiont été sorties des amphis par les bloqueurs, ont été aussitôt remises enplace « par l'administration et par des étudiants », assure-t-elle. « Parcontre, les salles de TD [de Grenoble-II] sont toujours vides. » Elleprécise que l'université Stendhal (Grenoble-III) poursuit son ³printemps deschaises² et ses cours alternatifs, mais n'est pas bloquée. Quant àl'université Joseph-Fourier (Grenoble-I), « elle est en plein partiels ».
LYON. 2 000 à 3 000 manifestants, selon les organisations étudiantes, 1 700selon la police, sont partis de la place des Terreaux à Lyon en débutd'après-midi pour rejoindre la préfecture où était organisé un sit-in.
CLERMONT-FERRAND. Le cortège clermontois est parti de la faculté de lettres(Clermont-II Blaise-Pascal) et a rejoint la préfecture, « avec, au milieu,un sit-in devant le rectorat », indique à l'AEF Gwénolé Jouannic,représentant de l'Agec. « Nous étions environ 350 personnes », ajoute-t-il,200 selon la police. Le prochain événement aura lieu le 1er avril « avec uneaction à la permanence du Medef », annonce l'étudiant.
SAINT-ÉTIENNE. Ce sont « 200 manifestants » qui ont défilé dans les rues deSaint-Étienne, aujourd'hui 26 mars, « dans une ambiance bon enfant », selonles organisateurs. De plus, selon Elsa-Marie Savarino, étudiante, « cematin, l'opération péage gratuit a très bien fonctionné » : « Il n'y a euaucun incident. L'argent récolté alimentera les comités de grèves et serviraaux tracts, billets de train pour rejoindre les coordinations nationales,matériel de banderoles, etc. ».Le 24 mars dernier, une AG étudiante sur le campus de Tréfilerie auraitrevoté le blocage « avec 521 voix pour, 426 contre, 34 abstentions, desource administrative », indique Jean-Luc Foury, directeur de lacommunication de l'université Jean-Monnet Saint-Étienne. La veille, sur lecampus de la Métare, les étudiants revotaient le blocage « avec une centainede voix d'écart entre les pour et les contre », précise Elsa-Marie Savarino,tandis que les étudiants de Staps validaient le même jour, « à une trèslarge majorité » le reblocage de leur site. Selon Elsa-Marie Savarino, l'AGdes personnels qui s'est tenue le 24 mars dernier aurait appelé à « une plusgrande implication des personnels dans le mouvement de contestation ».

GRAND-EST
DIJON. L'Unef rapporte que le blocage de l'UB (université de Bourgogne) aété voté en AG aujourd'hui « à une très large majorité ». L'AG elle-même arassemblé près de 1 000 participants, davantage qu'à l'accoutumée, selonDelphine Helle. Le bâtiment droit-lettres du campus dijonnais est bloqué, etles modalités du blocage de l'UFR de sciences étaient encore en discussionen fin de journée. Les préparations de concours et de certains examens ainsique les bibliothèques demeurent accessibles, indique encore l'Unef. Leprincipe de conférences et d'actions est programmé, « afin que la fac resteanimée ». Prochaine AG prévue lundi 30 mars, jour où un conseild'administration de l'UB est également inscrit au calendrier.
REIMS. Un cortège de 300 personnes selon les forces de l'ordre, de 400 à 450personnes selon les organisateurs, a défilé cet après-midi à Reims. Hier,l'AG qui devait avoir lieu sur le site Croix-Rouge de l'Urca (lettres,sciences humaines) a été reportée faute de salle disponible ; toutefois, «300 étudiants ont décidé de continuer le blocage entamé il y a deux semaineset demi, en attendant l'AG de lundi prochain », rapporte le Snesup-FSU. Leprésident Richard Vistelle a prolongé la suspension des enseignementsjusqu'à dimanche 29 mars 2009 au soir, « sauf pour les étudiants en deuxièmeannée de master, en formation continue et en préparation aux concours ».Ce mercredi, une réunion de 200 étudiants du campus scientifique Moulin dela Housse a voté pour la première fois le blocage (à 125 voix pour, et 65contre), entraînant la présidence à suspendre ce jeudi les cours de l'UFRsciences exactes et naturelles, indique le Snesup-FSU.Par ailleurs, les enseignants-chercheurs des deux sites ont mené des actionscommunes. « Ce matin, 24 d'entre eux ont obtenu de la présidence qu'uneréunion des trois conseils se tienne lundi prochain, afin que l'équipedirigeante reprenne position sur les réformes en cours », déclare FabienTarrit (Snesup-FSU). Hier, 90 enseignants ont remis solennellement à RichardVistelle une lettre de démission de leurs tâches administratives etpédagogiques. « En sciences, on a eu 53 courriers, sur 240 personnels »,fait remarquer Thierry Raoux (Snesup-FSU) : « certes, il y a moins departicipants à la grève complète, mais dans les discussions, le sentimentperdure de ne pas avoir reçu de réponses du gouvernement, et pas seulementchez une poignée d'irréductibles ».
NANCY. Une AG unitaire a réuni de 500 à 700 personnes, dont une quarantained'enseignants-chercheurs, ce jeudi midi sur le site de l'université Nancy-II(lettres, sciences humaines). D'après Manuel Rebuschi (Snesup-FSU), « laprochaine AG de lundi permettra d'évoquer la fin de l'année et la suite dela grève administrative, mais aussi de décider d'une action commune avec lesautres établissements lorrains, autour de la réunion de leurs quatre CA du31 mars » (dans la perspective d'une université unique en région). SelonMichaël Protain (Unef), « nous avons voté le maintien du blocage jusqu'àmercredi prochain à une large majorité, avec des chaînes sur les portes, lamise en place d'un « campus alternatif » [cours par des étudiants, ateliers,etc.], alors que jusqu'ici on se mobilisait plus ponctuellement ». À Nancy-I Henri-Poincaré, une AG unitaire (étudiants, personnels Biatoss etenseignants-chercheurs) a réuni aujourd'hui environ 200 personnes « etappelé au blocage à partir de lundi prochain », indique François Charoy(Snesup-FSU).La manifestation nocturne du mardi 24 janvier a rassemblé 230 personnesselon les forces de police, de 300 à 400 selon les organisateurs. Parailleurs, les personnels et les étudiants de l'IUFM de Lorraine se sontmobilisés hier à l'appel du Sgen-CFDT et du Snes-FSU : AG des personnels àMaxéville, inscription symbolique d'étudiants place Stanislas (200personnes), classe transplantée dans un centre commercial (à Metz), etc
STRASBOURG. La tension est montée d'un cran sur le site de l'UdS (universitéde Strasbourg), alors que se rapproche l'heure de la fermeture totale ducampus, en prévision du sommet de l'Otan (à compter de samedi et pour unesemaine). Selon le souhait initial de la présidence, les étudiants occupantle bâtiment « le Patio » nuit et jour devaient quitter les lieux après lamanifestation prévue ce jeudi après-midi.Tôt ce matin, la police était sur le campus de l'Esplanade pour constaterdes effractions au sein du local du Bureau de la vie étudiante (« cloisonsvitrées éventrées », « ordinateurs volés ou abandonnés à l'extérieur »,indiquait Alain Beretz sur France Bleu Alsace). « Les 70 étudiants àl'intérieur du Patio n'ont pas apprécié que leur président sous-entendeimplicitement [à la radio] que les bloqueurs puissent être à l'origine decet acte de vandalisme », observe Michaël Gutnic (Snesup-FSU). S'en estsuivie une journée de négociations « pour que chacun sorte la tête haute ».« A 13h30, une délégation d'une cinquantaine d'étudiants a fait irruptiondans le bureau du président pour solliciter le droit d'occuper le Patiojusqu'à demain matin, vendredi 27 mars, s'engageant à quitter les lieux dansle calme dans la journée », indique ce soir la présidence dans un communiquéde presse. « Le président a accepté cette proposition à condition qu'ellesoit actée par une déclaration écrite rendue publique ». Ensuite, « [AlainBeretz] a accompagné les étudiants au Patio, dont il a permis la réouvertureafin que l'assemblée générale puisse s'y tenir et se déterminer (Š) ».. Surplace, quelque 300 personnes sont restées mobilisées cet après-midi àl'extérieur, selon Anne-Véronique Auzet (Snesup-FSU).Alors que les étudiants devaient rendre leur décision à 18h, ils n'avaienttoujours pas fait de déclaration vers 20h. Lors de l'AG (200 personnesenviron), « les étudiants-grévistes ont voté qu'ils ne sortiraient pas pareux-mêmes », indique Michaël Gutnic, qui s'attend à une évacuation par lesforces de l'ordre dans les prochaines heures. Les étudiants mobilisés ontprévu d'occuper le campus d'Illkirch à compter de lundi, la prochaine AGétant prévue sur le campus central le 6 avril.

NORD
LILLE. À l'université Lille-I, une AG étudiante a été organisée aujourd'huiet une AG personnels aura lieu demain à 10h, selon Claire Bornais du Snesup.Les syndicats s'organisent déjà pour aller manifester à Paris le 2 avril.L'IUT, dont le blocage avait été voté lundi, a été « débloqué dans lajournée de mardi, car ceux qui étaient contre le blocage étaient plusnombreux », précise-t-elle.À Lille-II, il n'y a « toujours pas de cours » après le vote de leurannulation en début de semaine. Ils sont remplacés par les « états généraux» de l'université, qui sont visibles sur un site<http://lille2.etatsgeneraux.info/> spécialement créé.