mardi 17 mars 2009

Motions 6ème Coord. Nationale

Communiqué du matin

Depuis six semaines, l’université et la recherche sont en grève. Cinq
coordinations nationales des universités, quatre coordinations étudiantes, deux
coordinations de la CNFDE se sont réunies à ce jour ; les laboratoires en lutte,
les docteurs non titulaires et doctorants, ainsi que les salariés de l’Education
Nationale et les parents se sont également constitués en coordinations ; les
IUT, les BIATOSS s’organisent en coordinations dans la semaine qui vient.

En dépit d’un mouvement sans précédent, malgré des centaines de motions,
d’analyses produites depuis des mois, malgré les dizaines de milliers de
manifestants rassemblés chaque semaine, les ministres de l’Enseignement
Supérieur et de la Recherche et de l’Education Nationale persistent à ignorer
l’ensemble des revendications des enseignants, des étudiants, des chercheurs,
des personnels administratifs et techniques, en particulier l’abrogation de la
loi LRU et du pacte pour la recherche. Une mascarade – l’annonce d’une année de
«transition» vers la masterisation – en suit une autre – la « réécriture » du
décret statutaire. La plupart des dossiers sont tout bonnement absents des
discours de V. Pécresse et de X. Darcos. Comme si cette farce n'était pas
suffisante, 92 députés de la majorité viennent de déposer avec le plus grand
cynisme au regard de la situation actuelle un projet de loi, en continuité avec
les préconisations de l’OCDE, qui entend faire porter aux seuls étudiants et à
leur famille le coût du désengagement sans précédent de l'Etat de
l’enseignement supérieur.

La 6e Coordination Nationale des Universités réunie à Dijon dénonce
l’irresponsabilité et le cynisme des ministres dans la gestion d’une crise
majeure de l’enseignement supérieur et la recherche. Ils portent seuls la
responsabilité de la radicalisation du mouvement. Ils ne représentent en rien
l’esprit de notre communauté. La Coordination Nationale des Universités refuse
tout chantage qui enfermerait les personnels et les étudiants dans le dilemme :
sauver la promotion actuelle ou sauver les promotions à venir. Elle ne peut être
tenue pour responsable d’une situation que nous subissons.

Elle exige du gouvernement le retrait des réformes contestées et la mise en
place urgente des conditions d’ouverture d’un véritable dialogue. Elle appelle
au renforcement d’une mobilisation unitaire et à la multiplication de ses
actions. Elle ouvre, aujourd’hui lundi 16 mars, à Dijon, le «printemps des
universités et de la recherche dont le premier acte aura lieu le 19 mars 2009.

Motion concernant le porte parolat de la CNU

La CNU est formée par la réunion des personnels administratifs et techniques,
enseignants et chercheurs, étudiants, mandatés par les AG. Elle représente la
majeure partie des universités et institutions d’enseignement supérieur public
et de recherche français. La CNU est une organisation représentative du
mouvement.

La CNU désigne pour la représenter une équipe de porte parole représentative,
renouvelable à la coordination suivante, et lui accorde mandat impératif de
communication sur la base de l’appel national constitué par l’ensemble des
motions adoptées par les coordinations ayant eu lieu à ce jour. Cette
délégation n’a pas mandat pour négocier. Elle réagit à l’actualité de la
mobilisation, joue un rôle de facilitateur organisationnel entre deux
coordinations, elle fait le lien avec l’intersyndicale. Sa mission est de
porter la parole de la CNU entre les assemblées générales de celle-ci, seule
expression légitime du mouvement. Les porte parole sont élus de manière
paritaire parmi les mandatés de la CNU actuelle.

Motion stratégique: calendrier et actions

Nous, membres de la communauté universitaire et de recherche, assumons notre
responsabilité de défense de la transmission du savoir à travers une éducation
accessible à tous, une recherche menée avec passion et les tâches
indispensables nécessaires à son fonctionnement. Nous défendons avec force ces
valeurs, niées par les réformes que nous combattons. Nous observons en outre
qu’aucune des revendications formulées dans les précédentes motions adoptées
par les AG n’a été satisfaite.

La CNU attire l’attention du gouvernement sur l’inquiétude croissante des
étudiants concernant l’issue de leur année universitaire. Elle les assure de sa
solidarité et invitera les universités à étudier en temps utile les mesures
nécessaires à une juste évaluation de leur année. Elle affirme que le
gouvernement doit prendre ses responsabilités face aux étudiants, aux
personnels et à notre société.

La CNU se déclare particulièrement choquée par l’attitude de mépris voire de
provocation des deux ministres de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche,
et de l’Education Nationale. Elle condamne avec force la répression violente de
manifestations pacifiques, les fermetures administratives. La CNU soutient les
enseignants du second degré qui défendent les commissions paritaires et
transparentes d’affectation et de mutation dans un cadre national et solidaire.
Elle apporte son soutien total aux enseignants des écoles qui luttent contre la
casse de celle-ci et plu particulièrement aux enseignants entrés en
«résistance».

La CNU dénonce les manquements graves à l’éthique que constituent les mensonges
répétés de X. Darcos (par exemple sur l’allongement de la formation des
enseignants) et de V. Pécresse (par exemple sur les budgets). Elle demande leur
démission.

Les attaques contre l'université et la recherche s'intègrent dans une politique
globale contre les services publics et les conditions de vie de la population
en général. Nos revendications sont les suivantes : aucun salaire en dessous de
1500€ net, un plan pluriannuel d'embauche, la fin de la précarité. C'est
pourquoi la CNU renouvelle son appel à participer massivement à la journée
d'action interprofessionnelle du jeudi 19 mars. Elle appelle les secteurs en
lutte et les organisations syndicales à donner une suite très rapide à cette
journée.

Calendrier proposé

La CNU recommande :

1. la mise en place de deux manifestations et/ou actions « coup de poing » par
semaine, sans précision de lieu.

2. la mise en place dans les lieux publics d’actions (type « cours hors les murs
») manifestant la spécificité de nos métiers, et de nos missions (enseignement,
recherche).

- 17 mars : nuit de l’université des facs franciliennes

- 18-19-20 mars : participation à la mobilisation européenne contre la stratégie
de Lisbonne à l’occasion du sommet européen des 19 et 20 mars.

- 19 mars : manifestation interprofessionnelle. Appel à la grève générale dans
le public et le privé.

- 20 mars : appel pour que les directeurs de composantes des Universités
démissionnent à cette date si les revendications ne sont pas entendues par le
ministère. Publication de ces démissions (à la façon des aixois, 120 lettres de
démission apportées à la présidence et au rectorat).

Voter la grève en convergence avec d’autres secteurs : appel à des
rassemblements dans les villes dans cette perspective.

- 23 mars : 7e CNU à Strasbourg.

- 24 mars :

* appel aux syndicats siégeant au CTPU de voter contre le projet de décret
statutaire dont nous exigeons le retrait ; appel à un rassemblement massif au
lieu de réunion de la CTPU. Ce même jour, blocage à la même minute de lieux
préalablement définis partout en France. Si une coord. nationale a lieu ce
jour-là, une manif dans la ville d’accueil.
* réunions publiques et manifestation nationale de la maternelle à
l’université ?
* blocage prévu du CA du CNRS.

- 25-26-27 : RPG.

* Rectorats : encerclement à l'ouverture pour interdire l'entrée des
personnels
* Péages : tracts, ouverture de barrières et passages gratuits
* Gares : blocages ponctuels des voies ou à défaut simple tentatives
d'intrusion dans les gares

- 25 mars : prochaine CNU

- 26 mars : manifestation nationale avec des déclinaisons locales.

- 28 mars. suspension des activités de direction des labos (voté le 14 mars)

- 31 mars, par ex manif nationale de chez Pecresse a chez Darcos, pour ne pas
remonter les maquettes. (c'est la nouvelle date de remontée des maquettes).

ACTIONS PAR TYPE

De la maternelle à l’université :
Proposition de motions

* militer et converger dans la lutte avec le secondaire et le primaire
* plus de convergence avec secteur public dont éducation nationale de la
maternelle à l’université (déplacements écoles, collèges et lycées)
* tête de manif avec l’ensemble des personnels (protection et solidarité)
* mobilisation du personnel du second degré : évoquer le dernier statut qui
garantit les libertés notamment l’affectation par concours national et mutation
/ création d’une motion commune
* convergence de toutes les coordinations : unité = force, unité à
préserver. Dans cette perspective : appel à une journée unitaire le 24 mars.
* descente au flambeau = nuit des écoles et une nuit des universités en même
temps
* travailler à la convergence avec les IUFM où la mobilisation est faible et
les formateurs continuent à dispenser leurs cours

Administratif :

* envoi aux élus d’une lettre mettant Pécresse devant ses responsabilités en
cas de non remise des diplômes
* occupation des rectorats
* blocage de CA
* radicalisation politique : demander aux votants de cette réforme de venir
s’expliquer dans les universités
* condamnation des fermetures administratives des universités
* boycott des jurys de bac
* ne pas laisser en paix ni ministres ni recteurs : installer piquets de
grève devant ces espaces stratégiques rappelant la nature des revendications
* démission des directeurs d’UFR
* tenue de la prochaine CNU à Strasbourg
* création de cahiers de doléances en vue d’Etats généraux de l’enseignement
et de la recherche
* démission des personnels des fonctions administratives
* demande démission Pécresse / Darcos
* démission des directeurs d’UFR en bloc : efficacité locale prouvée
* journée nationale du blocage des universités (manifester avec un brassard
: université n en grève)
* suivre l’agenda des personnalités / recteurs qui se déplacent dans les
lycées pour expliquer la nature des réformes…
* revendication salariale : pas de salaire inférieur à 1500 euros nets/mois
* refus de tenir les comités de sélection
* mise en service de caisses de grève (spécialement pour faciliter la
mobilisation des BIATOSS)
* mettre sous pression les exécutifs universitaires qui feront remonter au
ministère que la situation in situ est devenue intenable

''Médiatique :"

* rassemblement alternatif devant les chaînes de télé
* acheter un encart dans la presse
* prise de force d’une des trois matinales des radios généralistes / Paris
* événements sportifs pour saisir l’opportunité médiatique
* manifestations en nocturne / avec instruments de musique
* lancer un ultimatum au gouvernement

Coups de poing :

* occupation de tous les lieux publics et éventuellement le medef…
* radicalisation dans la longueur avec un temps fort par semaine bien
identifié
* radicalisation physique en manifestation
* occupation de gares (en nombre, T-shirts blancs maculés de sang +
sleeping), péages d’autoroutes
* convergence actions avec membres du secteur privé
* durcissement imposé par le ministère et les forces de l’ordre,
durcissement comme unique réponse : Occupation et blocage des facs (BIATOSS)
* actions deux fois par semaine / organiser des blocages de flux sur les
voies de communication / occuper les établissements privés d’éducation /
appeler à la grève générale
* rassemblement devant les rectorats
* tracter directement différents publics avec des textes supports
différents, ciblés (par exemple : frais d’inscription ciblage étudiants ou
précaires de l’éducation nationale pour collègues du secondaire…)
* défilés plusieurs fois par semaine (notamment à Paris)