jeudi 12 février 2009

Motion LCC

Pour information, une cinquantaine des personnels du LCC se sont rassemblés et ont voté pour la motion suivante.
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Toulouse, le 9 février 2009.

Inquiets de la violence du discours présidentiel du 22 Janvier (propos insultants pour le personnel de la recherche), opposés à la précarisation croissante des parcours des jeunes chercheurs, à la suppression des IUFM (mastérisation), à la mise en place sans concertation et sans moyen de la LRU, et de ce qui en découle, au décret modifiant le statut des enseignants-chercheurs, les personnels du LCC (Laboratoire de Chimie de Coordination de Toulouse, unité propre CNRS) se sont réunis le 9 février 2009.

En préambule, les personnels du LCC réaffirment la nécessité du maintien du CNRS comme opérateur de recherche national couvrant l'ensemble du champ scientifique et s'opposent à son démantèlement programmé. Les personnels du LCC souhaitent également que le CNRS conserve son rôle souverain dans la gestion des emplois et des carrières de tous ses personnels (chercheurs et ITA).

Contrairement aux propos tenus, le CNRS présente de très bons résultats dans la compétition mondiale pour la recherche scientifique malgré les moyens réduits dont dispose la recherche académique française (Sources Webometrics, OCDE et OST 2006) :
- CNRS : 1er rang européen, 4ème rang mondial
- Publications : 5ème rang mondial
- Classement de Shanghaï : 6ème rang mondial

Selon la base Scopus via Scimago, le ratio France/USA du nombre de citations d'articles scientifiques, abstraction faite de l'auto-citation et normalisé par rapport au PIB, est de 1,4 pour la Chimie, 1,81 pour la Physique et Astronomie, 1,85 pour les Sciences de la Terre, 1,82 pour les Mathématiques, 1,16 pour la Médecine, 1,3 pour la Biochimie, ...

La recherche française manque de moyens (source OCDE 2007/2) :
- 16ème rang mondial de dépenses par étudiant
- 18ème rang mondial pour la part du PIB consacré à la recherche académique.

En conséquence, les personnels du LCC adoptent les points suivants et se déclarent :

1. pour le retour de toutes les compétences du Comité National de la Recherche Scientifique (abandon des commissions ad-hoc de l'ANR et de l'AERES).
2. pour le retour des financements récurrents nécessaires du CNRS afin de favoriser la créativité scientifique.
3. pour un plan pluriannuel d’emplois statutaires dans les universités et les organismes afin de préserver l'attractivité de l'emploi scientifique français.
4. pour l'encadrement de la LRU et pour de réels moyens financiers et humains à l'université.
5. pour le retrait du projet de décret modifiant le statut des enseignants-chercheurs.
6. pour une évaluation nationale des enseignants-chercheurs.


Si des engagements clairs n'étaient pas pris en ce sens :

- les enseignants chercheurs du LCC refuseront de présider les jurys du bac 2009.

- les personnels du LCC sont prêts à prendre des dispositions pouvant aller jusqu'à la démission de l'ensemble de leurs responsabilités administratives et mandats. Cette démission concernera l'ensemble des personnels : Directeurs d'Unités, élus CAP, CTP, membres du Comité National, élus dans des Conseils d'universités, représentants d'instances, etc.

D'ores et déjà, les personnels du LCC se déclarent officiellement "laboratoire en colère" et utiliseront les différents moyens de communication (affichage public, grilles d'entrée, web, mails groupés, ancien logo, ...) mis à leur disposition pour le faire savoir.